dimanche 1 juillet 2007

Vie et mort de la réforme migratoire américaine

Enterrée, la loi migratoire, envolés les espoirs des latinos ! La nouvelle du jour fait la une, jeudi 28 juin, de La Opinión, le journal le plus lu par la comunidad. Quand à Telemundo, il lui consacre carrément une soirée spéciale, avec les réactions en direct des téléspectateurs.
Les médias latinos, qui s'étaient massivement engagés en faveur du texte, ne cachent pas leur déception. Depuis mon arrivée ici, j'ai trouvé des colonnes entières d'articles appelant les lecteurs à faire pression sur les parlementaires au Sénat. Les mêmes journalistes n'hésitant pas, dans le même temps, à dénoncer le lobbying anti-loi du camp opposé, notamment de la part des radios anglophones conservatrices. Au lendemain de la défaite, Jorge Ramos, présentateur vedette du journal télévisé la chaîne Univision, exprime son amertume dans La Opinión, avec un étrange raisonnement coût/bénéfice. Pour lui, la légalisation des 12 millions de clandestins serait une façon de les remercier pour leur travail... et rapporterait surtout 25 millions de dollars d'impots à l'Etat dans les 10 ans à venir !
Désillusions
En fait, cette loi soutenue officiellement par le Président George Bush a fait l'unanimité contre elle. Les conservateurs les plus durs y voyaient une amnistie pour les immigrants clandestins. Les syndicats de travailleurs américains craignaient une menace pour leurs emplois. Les associations d'immigrants, de leur côté, ont critiqué les conditions drastiques imposées pour la naturalisation ainsi que l'alourdissement des sanctions prévus contre les clandestins. Pourtant, ils avaient appuyé la loi en éspérant qu'elle serait tempéré lors de son passage devant la Chambre des représentants puis devant le Comité de conciliation.
Las, au Sénat, la loi n'a obtenu que 46 voix sur les 60 nécéssaires. Sans illusion, les partisans de la réforme appellent à la mobilisation pour éspérer un nouveau texte en 2008. En fait, personne ne devrait se risquer à relancer un débat aussi explosif avant les prochaines présidentielles. Les clandestins attendront.

Aucun commentaire: