C'est le genre de quartiers qui ont poussé comme des champignons ces vingt dernières années à Tijuana, dont l'aire urbaine connaît la plus forte croissance du Mexique. Les habitants de Chilpancingo, vaste amas de tôles construit sur un marécage, sont pour la plupart des travailleurs des maquiladoras. Ils viennent des états pauvres du Mexique et parfois de plus loin, du Nicaragua ou du Salvador.
Pour économiser les 9 pesos que coûte le trajet jusqu'à l'usine, les ouvriers du village empruntent à pied un chemin qui passe au beau milieu des ruines d'une ancienne usine d'incinération de plomb. Sur le site de la défunte Metales y Derivados, les batteries défoncées s'étalent encore à l'air libre, au milieu des tas blancs de poudre de métal toxique. Dans le sol de la communauté El Ejido Chilpancingo, on enregistre des taux de plombs 50 fois supérieurs à la limite autorisée par la loi.
A l'automne, quand les fortes pluies viennent gonfler les boues du marécage, un torrent se forme, emportant régulièrement le pont qui relie le village au reste de la ville. Mais l'idée qui obsède la plupart des esprits ici, c'est le passage de la frontière toute proche. A Chilpancingo, on vit avec l'espoir que les journées à l'usine et les nuits dans les cabanes de bric et de broc ne seront qu'une étape, avant l'eldorado nord-américain.
dimanche 22 juillet 2007
Tijuana - El Ejido Chilpancingo, dernière étape avant l'exil
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